Cinq questions à… Patrice Delaveau

Patrice Delaveau, triple vice-champion du Monde de saut d’obstacles et mari de Sabrine, fondatrice de cette académie, a évidemment joué un rôle clé dans la structuration de ce projet. Il nous en parle cette semaine dans le « cinq questions à… » !

Comment avez-vous vu mûrir le projet ? Vous y avez pris une part non-négligeable dès le départ ?

« Dès le début Sabrine m’a parlé de ce projet qu’elle avait en tête. Elle me demandait mon avis sur chacune de ses idées. Je l’ai toujours soutenue et lui ai donné mon ressenti sur tous les composants de ce projet. Mais c’est bien elle qui est à l’origine de l’Académie Delaveau. Cela fait maintenant près de deux ans qu’elle travaille dessus, avec son équipe, et la première rentrée scolaire va avoir lieu en septembre prochain. »

Justement, quand Sabrine vous en parlé la première fois, vous avez acquiescé directement ou étiez dubitatif ?

« Oui j’ai tout de suite trouvé que c’était une très bonne idée car je suis bien placé pour voir depuis tant d’années des jeunes arriver au plus haut niveau en ayant suivi des trajectoires complétement différentes et depuis que je suis Valentine sur le circuit poneys-juniors, je constate à quel point c’est difficile de tout concilier, sport et études. Donc je n’ai pas eu de doutes lorsqu’elle m’a parlé de cette idée, de ce projet. Après, ce n’était pas une mince affaire, elle se lançait dans quelque chose d’important qui ne s’est pas mis en place du jour au lendemain. Il a fallu avancer pas à pas, étape par étape. »

Quel est votre rôle maintenant que le projet est lancé officiellement ? Comment interviendrez-vous ?  

« Jusque-là, mon rôle a été de donner mon avis, de conseiller Sabrine, et de lui dire comment je voyais les choses dans cette aventure. Aujourd’hui, je me consacre pleinement à ma carrière de cavalier de haut niveau car j’ai encore de belles années devant moi et de belles choses à faire, donc je ne pourrai pas être présent au sein de l’Académie Delaveau. En revanche, Claude Castex qui s’occupera au quotidien des enfants et qui est un homme et un coach formidable, sait qu’il peut compter sur moi. J’interviendrai donc plus en tant que consultant au sein de l’Académie Delaveau pour apporter mon expertise technique. »

Comment analysez-vous l’évolution dans le temps de la professionnalisation des enfants, dès le plus jeune âge ?

« Les enfants montent comme des professionnels de plus en plus tôt, en commençant généralement sur le circuit poney puis à cheval. Aujourd’hui, malheureusement, beaucoup trop d’enfants sortent du système scolaire pour se consacrer à la compétition dans le but d’atteindre le haut niveau car c’est compliqué de gérer les deux dans de bonnes conditions. Le problème c’est que le jour où les parents ne seront plus derrière eux pour financer leur activité, ils n’auront pas de bagage pour envisager une autre carrière s’ils ne passent pas le cap du grand sport. Le but de l’Académie Delaveau est justement de leur garantir ce bagage, si un jour ils n’atteignent pas le niveau espéré. Ils seront encadrés et suivis tout au long de leur formation, aussi bien scolairement que sportivement. S’ils n’arrivent pas à accéder au haut niveau, ils pourront ainsi se réorienter beaucoup plus facilement. »

Votre fille Valentine va bénéficier de l’Académie Delaveau puisqu’elle est en première, c’est quelque chose de rassurant pour un parent ?

« Valentine va en effet faire partie de l’Académie Delaveau durant son année de terminale. C’est sa dernière année scolaire mais elle pourra tout de même participer à cette belle aventure auprès des jeunes de l’Académie. Rassurant et plus simple, car elle pourra profiter d’horaires aménagés pour la première fois de sa scolarité, mais comme nous mettons actuellement en place des passerelles vers les études supérieures en maintenant le principe du sport-études, cela pourra sans doute continuer après le bac ! »